Depuis quelques années, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenue un levier incontournable de transformation pour les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur. Dans le cas des Pépinières Charentaises, nous avons souhaité formaliser une véritable feuille de route RSE, structurée et mesurable. L’une des premières étapes de cette démarche a consisté à réaliser un bilan carbone, outil essentiel pour connaître précisément son empreinte environnementale.

Comment se décompose le bilan carbone ?

Une démarche RSE consiste à intégrer dans sa stratégie et dans ses activités les préoccupations sociales, environnementales et économiques. Autrement dit, il ne s’agit plus seulement de produire et de vendre, mais de le faire en tenant compte des impacts sur la planète, les collaborateurs, les clients et le territoire. En ce qui nous concerne, ce virage a été entrepris en 2024 avec l’appui du réseau Offensiv’PME.
Le bilan carbone, aussi appelé « bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) », est une méthode standardisée créée par l’ADEME (Agence de la transition écologique). Il permet de mesurer toutes les émissions de GES générées par l’activité d’une organisation.

Ces émissions se classent en trois catégories, appelées « scopes » :
– Scope 1 : les émissions directes

Il s’agit des émissions générées directement par l’entreprise : par exemple combustion d’énergies fossiles (carburants des véhicules, chaudières, engins agricoles), émissions liées à des procédés industriels, fuites de gaz réfrigérants ;

– Scope 2 : les émissions indirectes liées à l’énergie
Elles correspondent à l’électricité achetée et consommée (chauffage, éclairage, machines), ainsi qu’à la vapeur, au froid ou à la chaleur produits par d’autres acteurs mais utilisés par l’entreprise ;

– Scope 3 : les émissions indirectes autres
C’est souvent le scope le plus important. Il regroupe tout le reste : transport des intrants (amont), transport des produits finis (aval), achats de biens et services, déchets, fin de vie des produits, déplacements professionnels, numérique, et d’autres encore.

L’intérêt de cette approche est de fournir une vision complète : non seulement ce que l’on émet directement, mais aussi ce que l’on induit par ses choix d’approvisionnement, de production et de distribution.

La méthode bilan carbone des Pépinières Charentaises

En 2024, nous avons réalisé notre premier bilan carbone. Le résultat s’élève à 2896 tonnes équivalent CO2 (tCO2e) (voir figure 1).

Fig.1 : Bilan carbone des Pépinières Charentaises

Ce chiffre, replacé dans son contexte, est relativement faible comparé à d’autres secteurs industriels (voir figure 2). Toutefois, il reste significatif et surtout, il permet d’identifier les leviers de réduction.

L’analyse montre que les postes principaux d’émissions se situent dans :
les énergies fossiles utilisées pour les engins, véhicules légers (VL) et poids lourds (PL) de l’entreprise ;
les intrants, c’est-à-dire les matières et produits nécessaires aux cultures (terre, pots, films plastiques, etc.), dont l’origine et la fabrication génèrent des émissions indirectes.

Ce diagnostic constitue la base indispensable pour construire un plan d’action.

Réduction de l’empreinte carbone : où commencer ?

Réaliser un bilan carbone n’est pas une fin en soi. L’objectif est de mettre en place des actions concrètes de réduction.

La méthode consiste à :

  1. Identifier les postes prioritaires : ceux qui représentent la majorité des émissions (souvent Scope 1 et Scope 3) ;
  2. Évaluer les solutions disponibles : changement de pratiques, substitution d’énergies, innovation technologique ;
  3. Fixer des objectifs réalistes : par exemple -10 % d’émissions sur 5 ans ;
  4. Mettre en œuvre progressivement des projets pilotes, puis les généraliser ;
  5. Mesurer régulièrement les progrès en refaisant le bilan carbone.

C’est cette logique de cycle « mesurer, agir, suivre » qui garantit l’efficacité d’une démarche RSE.

Fig. 2 : Bilans carbone comparés des Pépinières Charentaises et d’autres secteurs

Axes de réduction des émissions de gaz choisis

Pour notre première feuille de route, nous avons choisi de concentrer nos efforts sur deux axes principaux :

Réduction de l’usage des énergies fossiles
Les engins, véhicules légers et poids lourds représentent une part importante des émissions directes (Scope 1). Plusieurs pistes sont étudiées : renouvellement progressif de la flotte vers des motorisations hybrides ou électriques, optimisation des trajets, mutualisation du transport, recours accru au rail pour les longues distances.
Réduction de l’impact des intrants
Les intrants (plastiques, terreau, engrais, pots, films) pèsent lourd dans le Scope 3. Nous cherchons à privilégier des matières premières locales, recyclées ou à faible empreinte carbone. L’allongement de la durée de vie des intrants et leur caractère recyclable sont aussi étudiés.

En parallèle, d’autres actions transversales contribuent à réduire les émissions :
Optimiser la gestion de l’eau (arrosage au goutte-à-goutte, récupération des eaux pluviales) ;
Investir dans les énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques) ;
Sensibiliser les collaborateurs aux gestes écologiques et aux économies d’énergie.

Prospective : des indicateurs pour les « gestes climat »

Le bilan carbone est une photographie à un instant T. Mais son intérêt réside dans le fait de le répéter régulièrement pour suivre l’évolution des émissions et vérifier l’efficacité des actions mises en place (voir figure 3).

Conseils en vidéo pour un fléchage efficace

La réussite du fléchage repose sur des gestes précis. Le tuteurage doit accompagner la croissance sans trop de contrainte. Voici ce à quoi il faut faire attention :

Positionner les liens juste endessous des nœuds pour éviter le glissement ;
Ajuster régulièrement la tension au fil de la croissance ;
Vérifier que la flèche reste bien verticale à chaque contrôle ;
Sassurer que les liens nétranglent pas le tronc en grossissant ;
Pincer ou tailler les pousses secondaires pour concentrer la sève dans laxe principal.

Cette attention garantit un arbre vigoureux avec une croissance équilibrée.

Sur le sujet, découvrez la vidéo faite par Fabien Pronzac du Lycée horticole de Niort

Fig. 3 : Émissions de GES rapportées à d’autres données

Pour les Pépinières Charentaises, ce premier bilan de 2896 tCO2e est le point de départ d’une trajectoire ambitieuse. L’objectif est clair : réduire progressivement les émissions, tout en continuant à développer une activité pépiniériste performante et innovante.

À plus long terme, le bilan carbone pourra être complété par d’autres indicateurs : analyse du cycle de vie des produits, empreinte biodiversité, empreinte hydrique… autant de critères qui permettent d’affiner la stratégie RSE.

L’enjeu est double : répondre aux attentes sociétales et réglementaires, mais aussi préparer l’avenir de l’entreprise en s’inscrivant dans une logique de durabilité.

Une étape majeure de notre démarche RSE

Avec ce premier bilan carbone, nous avons franchi une étape majeure de notre démarche RSE. L’empreinte de 2896 tCO2e mesurée en 2024 permet d’identifier clairement les priorités : réduire l’usage des énergies fossiles et limiter l’impact des intrants.
Cette démarche s’inscrit dans une dynamique collective : produire mieux, consommer moins de ressources et accompagner la transition écologique.
En adoptant une approche rigoureuse et progressive, nous voulons montrer que, même dans le secteur horticole, il est possible d’agir par des choix concrets pour limiter ses émissions et contribuer à la lutte contre le changement climatique.